Gérant de Krisis conseil, un cabinet unique en son genre en Lot-et-Garonne, l’Agenais Geoffrey Fillet peut accompagner les collectivités locales et les industriels à se préparer aux situations de crise.
La question qui se pose tant au travail que dans la rue est la suivante : Que faites-vous lorsque vous entendez une sirène ?
Geoffrey Fillet aborde ce sujet en ajoutant que la nécessité de se réfugier dans un bâtiment ou d’évacuer demande une organisation. Son parcours lui a fait remarquer que l’anticipation, l’organisation et l’entraînement face aux situations d’urgence sont souvent négligés. En septembre dernier, il a créé Krisis conseil à Agen, un cabinet unique dans le Lot-et-Garonne, ayant pour objectif d’aider les communes, les intercommunalités et les industriels à faire face à des risques majeurs.
Des événements tels qu’un accident technologique comme l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, des inondations, des crues, des tempêtes, des glissements de terrain, des épisodes de fortes pluies comme celui vécu par Agen en septembre dernier, ainsi que des canicules, montrent que les situations de crise sont bien réelles. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le réchauffement climatique devrait même augmenter la fréquence des catastrophes naturelles.
Geoffrey Fillet, âgé de 36 ans et originaire d’Agen, a toujours eu la volonté de sauver des vies depuis son enfance. Ancien sapeur-pompier de Paris (2004-2011) et pompier professionnel jusqu’en 2019 au SDIS Lot-et-Garonne, il possède une licence en « Protection civile et sécurité des populations » ainsi qu’un master en « Gestion des risques technologiques et environnementaux ». Il a également été responsable de la sécurité et de la sûreté au centre hospitalier Agen-Nérac, et il a effectué son alternance en tant que chargé de sécurité chez De Sangosse à Pont-du-Casse.
« Un plan d’urgence élaboré mais laissé de côté n’a jamais prouvé son efficacité en cas de crise », souligne-t-il.
Avec Krisis conseil, il met à profit son expérience et sa connaissance pratique pour aider les collectivités locales et les industries. En suivant une approche participative, il intervient dans la rédaction de plans d’urgence, dans la réalisation d’exercices de crise et dans la sensibilisation des populations.
Geoffrey Fillet insiste sur l’importance de la mise en œuvre réelle d’un plan d’urgence, plutôt que de le laisser en attente. Krisis conseil propose diverses prestations, telles que des formations pour les élus, les agents territoriaux et les exploitants industriels, la création d’une structure de gestion de crise, la réalisation d’exercices de crise et le partage d’expériences.
Il souligne que lors d’une véritable crise, les autorités et les services de secours devront composer avec les réactions de la population. Geoffrey Fillet peut organiser des ateliers de sensibilisation pour répondre aux questions sur les alertes, l’information, les kits d’urgence et les bons réflexes. Il peut également se rendre dans les écoles.
Geoffrey Fillet est en train de faire connaître une activité encore peu familière, mais cela ne devrait pas durer longtemps. Il souligne qu’un quart des Français sont exposés à un risque d’inondation, ce qui nécessite une préparation. Les habitants du Lot-et-Garonne en sont bien conscients.
En termes de réglementation, une loi de 2004 oblige les communes disposant d’un Plan de Prévention des Risques Naturels prévisibles (PPRN) ou d’un Plan Particulier d’Intervention (PPI) à élaborer un Plan Communal de Sauvegarde (PCS). Cependant, de nombreuses communes rencontrent des difficultés en termes de ressources et de compétences pour mettre en place ce PCS, qui est pourtant essentiel pour une gestion de crise organisée. Les industries ont également des obligations en matière de plans d’urgence et d’exercices de crise. En outre, une loi promulguée le 25 novembre dernier vise à renforcer le modèle de sécurité civile en France. Cette loi étend l’obligation de créer un PCS aux communes exposées à d’autres risques qu’auparavant. Elle oblige également les intercommunalités à développer des Plans InterCommunaux de Sauvegarde (PICS) dès lors qu’une commune de leur territoire est tenue de réaliser un PCS.