Imaginez un instant : les alarmes retentissent, les voyants rouges clignotent, et l’odeur âcre de la fumée commence à envahir l’air.
Ce scénario cauchemardesque est celui que redoutent tous les exploitants industriels. Mais lorsque le sinistre frappe, une danse complexe s’engage entre l’entreprise et les pompiers. Et comme dans tout bon tango, la coordination est essentielle.
Un incident survient, le temps est un luxe que personne ne peut se permettre. La prise de contact immédiate entre l’exploitant industriel et les pompiers est le premier maillon d’une chaîne de survie. Sans elle, même le meilleur Plan d’Opération Interne (POI) ou le plus solide Plan de Défense Incendie (PDI) risque de tomber à plat.
Les pompiers arrivent sur un terrain qu’ils ne connaissent pas. Ils ne savent pas que derrière cette porte se trouve une salle remplie de produits chimiques hautement inflammables ou que ce couloir mène à une zone sensible. C’est là que l’exploitant devient leur boussole, leur
guide dans ce labyrinthe industriel.
Le DOI n’est pas seulement un titre ronflant à ajouter sur une carte de visite. C’est le maestro qui doit orchestrer la gestion de crise industrielle. Il coordonne la cellule de crise, met en œuvre le POI, et surtout, établit une communication fluide avec les pompiers.
Sans un DOI efficace, c’est un peu comme si un orchestre jouait sans chef : chacun fait de son mieux, mais le résultat est cacophonique. Et en matière de gestion de crise, la cacophonie n’est pas une option.
Y a-t-il des victimes ? Quels sont les produits en cause ? Avez-vous des Fiches de Données de Sécurité (FDS) à fournir ?
Quels sont les meilleurs chemins pour atteindre l'incendie ? Y a-t-il des obstacles ou des zones à risque sur le parcours ?
Peut-on entrer en contact direct avec le DOI ou un membre de la cellule de crise ? Des talkies-walkies sont-ils disponibles ?
pouvez-vous nous donner un plan détaillé du site, avec les zones sensibles clairement indiquées ?
L’exploitant industriel doit voir les pompiers comme des partenaires temporaires qui viennent l’aider à résoudre une situation critique. Il est donc essentiel de leur mâcher le travail autant que possible.
Ignorer l’importance de cette prise de contact, c’est comme essayer d’éteindre un incendie avec un arrosoir. Non seulement cela ralentit l’intervention des pompiers, mais cela peut également aggraver la situation. Des malentendus peuvent survenir, des zones critiques peuvent être négligées, et le sinistre peut prendre des proportions catastrophiques. Et soyons honnêtes, personne ne veut finir en première page des journaux pour les mauvaises raisons.
On pourrait créer ce proverbe pompier :
« Mieux vaut un exploitant bavard qu’un silencieux qui regarde brûler »
La gestion de crise industrielle est un art qui ne s’improvise pas.
Elle nécessite une préparation rigoureuse, une cellule de crise opérationnelle, et surtout, une excellente communication avec les pompiers.
La prochaine fois que vous mettrez à jour votre POI ou votre PDI, posez-vous la question :
« Sommes-nous vraiment prêts à collaborer efficacement avec les secours en cas de sinistre ? »
Si la réponse est incertaine, il est temps d’agir.